
Les monuments errants, 2024
Ce projet de Catherine Béchard et Sabin Hudon prend racine dans un séjour à Terre-Neuve en juin 2023 où ils parcourent le territoire d’Ouest en Est afin de suivre la route des icebergs, ces monuments errants. Face à l’immensité – du territoire, des paysages, des grandes masses de glace flottant dans la mer – l’objectif est de capter, par l’image et le son, les traces de ce périple. Les artistes s’engagent dans une documentation plutôt que dans une approche documentaire; les documents qui en résultent témoignent d’un écosystème fragile et d’une sensibilité au territoire. En produisant leurs documents, Béchard Hudon revisitent leur façon de regarder et d’entendre le paysage qui s’offre à eux. En réponse à la grandeur des éléments, l’œuvre à venir sera imprégnée par le parcours (des artistes et des icebergs), par l’imaginaire que suscite les formes et les mouvements, ainsi que par la temporalité du regard face à une transformation lente. Nécessairement, le réel dans toute son amplitude fera place à l’abstraction des paysages et de leurs modifications par différentes manipulations visuelles et sonores. — Marie-Hélène Leblanc

Invariables variations, 2023
La composition sonore stéréophonique Invariables variations est la version audio inédite de l’installation sonore à quatre canaux du même nom.
En juin 2022, nous avons séjourné aux Îles de la Madeleine, afin de poursuivre nos explorations sur les infrasons et les sons subaquatiques. À l’aide de géophones et d’hydrophones, nous avons enregistré le son des « voix » profondes et résonnantes du sol et de la mer provenant de différents milieux protégés de la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine. Par de multiples séances d’enregistrement à l’ile Boudreau, à l’Étang du nord, au Havre aux Basques et au Barachois de Fatima, nous avons dévoilé une part insoupçonnée de ces écosystèmes singuliers et révélé les temporalités sonores de ces différents milieux géologiques et marins.
En explorant les relations entre les fréquences généralement imperceptibles à nos oreilles, ainsi qu’en auscultant la matérialité hétéroclite de ces territoires, nous souhaitons restituer la complexité des milieux habités ainsi que ceux préservés de l’activité humaine.
À partir de ces enregistrements, nous avons composé une pièce sonore qui témoigne de « l’épaisseur du présent » (I. Stenger) et des multiples manifestations du vivant.

L’en deçà, 2023
La composition sonore stéréophonique L’en deçà est la version audio inédite de l’installation sonore à quatre canaux du même nom.
C’est en auscultant l’étendue comprise entre Sept-Îles et Kegaska, sur la Côte-Nord que furent enregistrés les sons telluriques et marins au cœur de l’œuvre sonore L’en deçà. À l’aide d’hydrophones, soit des microphones pouvant enregistrer sous l’eau, ainsi que de géophones, des capteurs sismiques spécialement conçus par les artistes pour capter les vibrations du sol, ils ont révélé les paysages sonores singuliers de cette région. La composition qui résulte de ces enregistrements sonores permet d’entendre une polyphonie complexe, à partir de laquelle les lieux se révèlent de manière inattendue et sous différents angles. Nous souhaitons mettre en œuvre plusieurs modes d’attention sur la combinaison diversifiée des formes de vie qui peuplent les mouvements internes de ces systèmes naturels. Notre recherche s’attarde au Phonocène qui se définit comme étant « L’ère du son, l’ère où l’on entend les bruits de la terre, l’ère qui nous relie aux puissances du monde ». Cette notion mise de l’avant par la théoricienne américaine Donna Haraway pour qualifier notre époque, propose au moyen de l’écoute une observation politique et poétique qui multiplie les récits en attirant notre attention sur les dimensions variées de nos territoires habités par l’ensemble des êtres vivants.

Love song, 2022
Polyphony of American toads and various birds recorded at Montreal Botanical Garden in May 2022.
Polyphonie de crapauds d’Amérique et de divers oiseaux enregistrée au Jardin botanique de Montréal en mai 2022.

04172020 01:13:40 PM, 2020
En mars 2020, nous avons observé au moyen d’une webcam le quotidien d’une famille d’aigles dont le nid se trouvait en Floride et pour laquelle nous avions développé un intérêt singulier. Présence virtuelle. Une envie d’ « Habiter en oiseau » et de dialoguer avec le territoire. Présence réelle. Les oiseaux ouvrent l’écoute et leurs chants glissent dans nos oreilles. L’instant qui passe est étiré comme un fragment sonore dans l’espace distant, fait de sons abstraits, de souffles et d’enregistrements de terrain. Nous sommes dans un espace double : à certains moments, intérieur et à d’autres moments, extérieur.
Commande d’œuvre d’AVATAR pour l’album REPÈRES — Le monde se redéfinit, la signalétique de notre civilisation s’effrite. Les repères conventionnels perdent de leurs sens; nous devons faire résonner de nouvelles cornes de brume, nous devons allumer d’étonnantes lanternes pour un monde irrévocable, qui ne peut être renvoyé à son point de départ. 25 artistes ont été choisis par Avatar pour créer une œuvre d’art sonore d’une durée de 3 minutes sur la notion de repères.

Espace et vibrations 1 (Pont de l’Île d’Orléans), 2018
Nous explorons le langage sonore imperceptible, fugitif et aléatoire de ces espaces intermédiaires que sont les ponts. À l’aide de microcontacts placés sur leurs structures, nous enregistrons les vibrations inaudibles induites par le déplacement des voitures. Ces lieux de transition ont des empreintes acoustiques spécifiques inhérentes à leurs surfaces, à leurs matérialités et leurs résonances fluctuent, selon l’intensité du trafic routier. À travers ces dispositifs routiers, il se détache des entre-espaces sonores insoupçonnés qui activent ou redéfinissent notre perception acoustique de ces architectures. Une volonté d’être à l’écoute des réalités sonores distinctes de notre monde matériel permet de dégager une expérience singulière de l’apparente banalité acoustique de ces milieux transitionnels. Les sons enregistrés sont réarrangés.

Espace et vibrations 2 (Pont de Québec), 2018
Nous explorons le langage sonore imperceptible, fugitif et aléatoire de ces espaces intermédiaires que sont les ponts. À l’aide de microcontacts placés sur leurs structures, nous enregistrons les vibrations inaudibles induites par le déplacement des voitures. Ces lieux de transition ont des empreintes acoustiques spécifiques inhérentes à leurs surfaces, à leurs matérialités et leurs résonances fluctuent, selon l’intensité du trafic routier. À travers ces dispositifs routiers, il se détache des entre-espaces sonores insoupçonnés qui activent ou redéfinissent notre perception acoustique de ces architectures. Une volonté d’être à l’écoute des réalités sonores distinctes de notre monde matériel permet de dégager une expérience singulière de l’apparente banalité acoustique de ces milieux transitionnels. Les sons enregistrés sont réarrangés.

Espace et vibrations 3 (Tracel de Cap-Rouge), 2018
Nous explorons le langage sonore imperceptible, fugitif et aléatoire de ces espaces intermédiaires que sont les ponts. À l’aide de microcontacts placés sur leurs structures, nous enregistrons les vibrations inaudibles induites par le déplacement des voitures. Ces lieux de transition ont des empreintes acoustiques spécifiques inhérentes à leurs surfaces, à leurs matérialités et leurs résonances fluctuent, selon l’intensité du trafic routier. À travers ces dispositifs routiers, il se détache des entre-espaces sonores insoupçonnés qui activent ou redéfinissent notre perception acoustique de ces architectures. Une volonté d’être à l’écoute des réalités sonores distinctes de notre monde matériel permet de dégager une expérience singulière de l’apparente banalité acoustique de ces milieux transitionnels. Les sons enregistrés sont réarrangés.

La résonance des corps, 2016
Installation sonore permanente au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), Québec.
Cette installation sonore est composée de trois sculptures émettrices en aluminium agissant comme résonateurs. Des transducteurs tactiles, c’est-à-dire des haut-parleurs émettant par vibration de la matière sont fixés derrière les sculptures d’aluminium. Un dispositif électronique et audio multicanal permettant une spatialisation horizontale et verticale munie de capteurs de présence a été spécialement conçu pour l’œuvre. Sa facture minimale fait écho à la vocation de recueillement du lieu. Il s’agit de façonner, de créer et de définir un espace spécifique à l’intérieur du clocher, tant par un travail de « […] modelage de l’espace par le son […] » que par la présence d’éléments visuels. Les courbes et ondulations des trois sculptures émettrices représentent le mouvement des ondes sonores qui se propagent dans l’espace. Cette représentation visuelle de l’énergie sonore qui oscille dans l’air invite à une expérience qui engage la vue et l’ouïe.
Notre intention est d’ouvrir un dialogue entre le temps visuel et le temps sonore qui se manifestera à travers le « corps » résonnant du clocher, la vibration des sculptures émettrices et la composition sonore de facture minimaliste et « bruitiste ».